Epargnez votre blé dans la Ferme des 5 Sens (35)

Pour une fois, ce n’est pas un projet de financement participatif proposé via une plateforme de crowdfunding qui vous est présenté, mais une SCI citoyenne visant à permettre l’installation de 5 jeunes dans la Ferme des 5 Sens située à Guipry en Ille-et-Vilaine (35 – Bretagne).

Une ferme bio contrôlée par une SCI citoyenne

Si l’on devait résumer en quelques mots le projet de la Ferme des 5 Sens, on pourrait le définir comme un projet de ferme partagée, transmissible, ancrée sur le territoire et dans l’économie locale.

Marie et Mickaël sont paysans boulangers, Marion et Pierre, maraîchers bio et Tamara, productrice de savon. Leur projet ? Trouver un espace dans lequel ils puissent faire cohabiter leurs trois activités et créer une communauté de travail.
Après de nombreuses recherches, ils jettent leur dévolu sur la Ferme des 5 Sens, située à Guipry en Ille-et-Vilaine (35 – Bretagne). Celle-ci comprend un gîte, un hangar de 1200 m² et 7 hectares de terres agricoles en bio depuis 15 ans.

Pour monter leur projet, les cinq entrepreneurs s’appuient sur Terre de Liens, un mouvement citoyen dont l’ambition est de faciliter la transmission des fermes à taille humaine et de permettre à des jeunes porteurs de projet de pouvoir s’affranchir du poids de l’acquisition foncière qui est un véritable frein.
C’est d’ailleurs dans cette optique que ces cinq graines d’entrepreneurs ont décidé de ne pas acheter eux-mêmes la Ferme des 5 Sens, mais de monter une SCI dont les actionnaires seraient des citoyens.

Les trois entreprises qu’ils lancent (GAEC Boulange Paysanne des 5 Sens, EARL Les primeurs des 5 Sens et la savonnerie des 5 Sens) deviendraient alors locataires de la ferme qui se réduira aux terres agricoles et au hangar. En effet, le gîte sera cédé à une tierce personne car c’est une activité différente qui demandent des compétences qui ne sont pas les leurs et qu’ils ne désirent pas assumer.

Qui sont-ils ?

Marie et Mickaël sont paysans boulangers. Tous deux désirent produire sur la ferme les céréales bio dont ils ont besoin pour produire leur pain. L’activité de boulangerie leur prend la moitié de la semaine entre la production et la distribution dans différents points de vente tels que les AMAP, et sur les marchés ou en vente directe. Le reste du temps est consacré à la production des céréales en bio.
Cette activité n’est pas nouvelle pour eux puisqu’ils en vivent déjà.

Marion et Pierre sont maraîchers bio. Leur reconversion s’est faite en 2010, date à laquelle ils ont commencé leur formation pour apprendre ce métier. Ils le disent eux-mêmes, ils ont de solides bases leur permettant d’obtenir de bons résultats, mais il leur faudra probablement un temps d’adaptation pour bien connaître leurs terres et accroître les rendements, tout en restant en bio.
De plus, ils disposeront de 2000 m² de serre pour produire des légumes durant l’avant saison.
La production sera écoulée par différents biais, en semi-gros, dans les magasins de producteurs, en local et, pourquoi pas directement à la ferme.

Quand à Tamara, la savonnière, elle est sur le point de déposer ses recettes, passage obligé avant de démarrer la production. Elle a imaginé des produits originaux, conçus avec des produits locaux à chaque fois que c’est possible et s’inscrivant dans une démarche respectueuse de l’environnement.

Pourquoi une SCI citoyenne ?

Le choix de la SCI n’est pas anodin. C’est un excellent outil de transmission qui permet en plus d’éviter la problématique du financement du foncier. Cela permet donc d’alléger les charges de démarrage pour les trois futures entreprises. C’est également un excellent outil pour maintenir sur le territoire une ferme, qui plus est, à taille humaine et bio.

La GAEC Boulange Paysanne des 5 Sens, l’EARL Les primeurs des 5 Sens et la savonnerie des 5 Sens deviendraient alors toutes trois locataires de la Ferme des 5 Sens une fois la signature des baux renouvelables de 9 ans signés.

La création de la SCI est prévue pour juillet 2016, dès lors que les 90 000 euros nécessaires seront réunis. Cette somme correspond à l’achat du foncier, c’est-à-dire le hangar et les terres agricoles de la Ferme des 5 Sens, mais également à un certain nombre de travaux indispensables comme la rénovation des fournils ou l’installation d’une meunerie d’ici à un an pour produire la farine sur place.

Le mode fonctionnement de la SCI est ensuite comparable à un particulier qui serait propriétaire d’une maison en location. Chaque mois, la SCI encaisse 3 loyers, mais doit également s’acquitter de charges. Bien évidemment, les loyers versés couvrent amplement les impôts et autres frais.
En fin d’année, il ne reste plus qu’à partager les bénéfices entre les différents détenteurs de parts ou à réinvestir cet argent pour augmenter la valeur du bien immobilier. Cette décision est prise au cours d’une assemblée générale annuelle à laquelle sont conviés tous les détenteurs de part.

A noter que cette SCI fonctionnera sur le principe 1 homme = 1 voix.

Pourquoi et comment investir dans ce projet ?

Pour avoir assisté à l’une des réunions publiques, ces cinq entrepreneurs aux parcours atypiques affichent une réelle motivation et sont parfaitement lucides quant à leurs objectifs. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils n’ont pas désiré reprendre l’activité gîte qui est un tout autre métier.

Les atouts de ce projet:

• un soutien local fort : ils ont d’ores et déjà réussi le tour de force de se faire accepter par les proches voisins, une bonne partie des exploitants agricoles bio ou conventionnels proches de la ferme et par une partie des habitants de Guipry, ce qui est loin d’être anodin. Pour preuve l’installation des serres qui s’est faite avec le concours des voisins du hameau venus bénévolement leur donner la main.
• un soutien de la part de Terre de Liens : à ce jour, tous les projets soutenus par ce collectif se portent bien.
• une communauté de travail et non de communauté de vie pour éviter les sources de tensions. Personne ne vivra sur l’exploitation.
• trois entreprises, ce qui fait trois locataires. Les risques de ne pas percevoir de loyer sont donc peu probables.
  des baux de 9 ans : il s’agit d’un bail commercial de 9 ans. Une fois signé, le responsable de l’entreprise doit obligatoirement s’acquitter du loyer mensuel, et ce, même s’il ferme son entreprise pour une raison ou une autre. Une garantie importante!
• une belle dynamique : des boulangers paysans qui travaillent déjà très bien, des maraîchers bio qui continuent de se perfectionner et d’échanger avec d’autres exploitations un jour par semaine et une savonnière qui proposera des produits innovants.

Le prix de la part est de 100 €. Celle-ci est bloquée pour 5 ans. Au terme de cette période, vous pourrez, si vous le désirez, céder tout ou partie des parts que vous détenez, mais pas avant pour assurer une certaine stabilité.

Pour davantage d’informations, consultez le tract en ligne qui propose de surcroît un bulletin pour formuler dès à présent une réservation d’une ou plusieurs parts, adressez un mail à collectef5s@gmail.com.