Mauvaise nouvelle pour le crowdfunding immobilier. Celle-ci concerne les projets du Groupe Terlat financés via les plates-formes de financement participatif Wiseed et Anaxago. Ils devaient rapporter plus de 10% aux épargnants mais, le promoteur français a annoncé la mise en redressement judiciaire de sa société mère et d’une de ses filiales début janvier.
3 millions levés via le crowdfunding immobilier
Le Groupe Terlat ( SAS Retome) fait aujourd’hui la Une des médias économiques ou traitant du crowdfunding immobilier. En effet, alors que le financement participatif dans ce secteur n’avait jusqu’ici pas connu d’incident majeur, Terlat est le tout premier.
Et l’annonce de la mise en redressement judiciaire de la société a le retentissement d’une bombe dans le monde de la finance participative puisque deux des plus importantes plates-formes de crowdfunding immobilier sont concernées, Anaxago et Wiseed. En effet, le promoteur immobilier basé à Miramas (13) a fait financer 6 projets pour un total de 2,8 millions d’euros. Quatre l’ont été via Anaxago pour un montant total de 1,8 millions d’euros et deux via Wiseed pour 997 000 euros.
Cette dernière avait d’ailleurs finalement annulé la seconde levée de fonds « Le Saint François » en novembre dernier et remboursé les particuliers. Pourquoi ? Parce que le Groupe Terlat accusait un retard dans ses remboursements. Durant l’été, Wiseed avait accepté un compromis pour en reculer les échéances à novembre 2016. Ne voyant rien venir à la date convenue, la plate-forme toulousaine avait alors préféré ne pas verser les fonds levés dans le cadre du second projet immobilier.
Redressement judiciaire de Terlat : quelles conséquences ?
Terlat Industries qui produit les panneaux à ossature bois utilisés dans les programmes immobiliers financés via Wiseed et Anaxago est en cessation de paiements depuis le 02 janvier 2017. Quelques jours plus tard, un jugement prononce l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire.
On apprend également que la holding du Groupe Terlat est dans la même situation. Un mandataire a été nommé et un plan de réduction de la masse salariale est prévu.
La bonne nouvelle, c’est que derrière chaque programme immobilier, il y a une SCCV (société civile de construction vente) et certains projets sont bien avancés. Donc, le scénario catastrophe de la perte totale du capital n’est pas encore écrit.
Toutefois, une chose est sure, les particuliers qui ont investi leur épargne dans l’un des projets portés par le Groupe Terlat perdront a minima une partie de leur mise, et ce, même si le promoteur parvenait à remonter la pente.
Faut-il encore investir dans les projets immobiliers ?
Que ce soit Wiseed, Anaxago et même de grandes banques ayant co-investies aux côtés de ces deux intermédiaires, nul n’a su identifier de faiblesses particulières concernant les 6 projets immobilier de SAS Retome, ce qui démontre que le risque zéro n’existe pas.
La mise en redressement judiciaire du Groupe Terlat et la perte partielle ou totale des capitaux investis par les particuliers sont d’autant plus donc un coup dur. Le financement participatif des projets immobiliers devrait également en pâtir. On assiste d’ailleurs à un allongement de la durée des levées de fonds sur Wiseed, ce qui implique que les petits investisseurs ont été échaudés par la nouvelle.
Pourtant, il ne semble pas judicieux de faire marche arrière et de ne plus investir dans cette économie qui reste attractive. Toutefois, il faut le faire :
- en ayant conscience du risque : plus la rémunération est alléchante, plus grand est le risque.
- avec discernement : même si vous n’êtes pas un professionnel, si vous ne « sentez pas » un projet, n’y placez pas le moindre euro.
- en diversifiant : mieux vaut investir une somme raisonnable sur de multiples projets plutôt qu’un montant conséquent sur un seul. Cela réduit l’impact de la perte de capital en cas de défaut de paiement. C’est d’autant plus facile avec Wiseed qui propose des tickets dès 100€.
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